Handicap mental infantile au Cambodge
Le double isolement, la santé mentale infantile au Cambodge
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Article : www.magalimorel.com
Tous les parents se sentent démunis face à l’annonce du handicap de leur enfant. Au Cambodge, où l’absence totale de prise en charge renforce l’isolement, ce sentiment est encore plus exacerbé.
Nous sommes allés à la rencontre des ces familles. Malgré leurs conditions de vie très précaires, elles nous ont accueillis et ont pris le temps de nous confier leur histoire.
Nous avons notamment rencontré La Srey Mey. Elle a 7 ans et est hémiplégique. Elle souffre d’un retard mental important suites à des complications lors de la grossesse et à la naissance. Ou encore, Visoth Sokum Pidor, un autiste très attachant. Il prend des neuroleptiques deux fois par jour sinon son hyperactivité prend le dessus : il crie, cours partout, ne dort pas, devient agressif. Et puis, il y a aussi Chan Dara Votey qui à 5 ans n’en paraît que 2 ou 3 maximum. Amorphe, elle semble presque sans vie. Elle souffre de microcéphalie. Et bien d’autres encore. Stigmatisation, exclusion, pauvreté… La spirale est infernale. D’autant plus que les principes bouddhistes encouragent une acceptation de la souffrance et du destin, ou karma.
Alors quand on obtient un rendez-vous avec le Docteur Kim Savuon, directeur du bureau en charge de la santé mentale au Ministère de la Santé, on a envie de le pousser dans ses retranchements. Et puis, on se rend compte qu’il tache de faire bonne figure, mais qu’il est désemparé face à l’ampleur de sa mission et au peu de moyens mis en place.
Enfin, comme dans beaucoup de domaines, l’aide des donateurs internationaux joue un rôle essentiel. L’unique centre de santé mentale pour enfants et adolescents est géré, et en grande partie financé, par une ONG. Nous avons discuté longuement avec des responsables associatifs eux aussi démunis. Nous sommes alors allés voir les quelques structures qu’ils ont réussi à mettre en place : la seule école accueillant des enfants avec un handicap mental, des classes « intégrées » dans une école publique…
Comme dit le Docteur Bhoomi, directeur du centre de santé mentale, aux parents qu’il reçoit pour la première fois: « C’est le début d’un long voyage avec votre enfant ».
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